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Fever Ray : une voix d’un autre monde

Karin Dreijer Andersson est une chanteuse suédoise qui a commencé à se faire connaître aux alentours de 2006 quand le duo The Knife, qu’elle formait avec son frère Olof Dreijer depuis 1999, sort l’album Silent Shout. Leur album fut acclamé par la critique, scandinave d’abord, puis partout ailleurs, et contribua grandement à leur notoriété.

En 2009, après deux ans de pause avec le duo, Karin sort son premier album solo sous le nom de Fever Ray. Bien que l’on y reconnaisse la voix envoûtante de la chanteuse, l’ambiance que l’on peut découvrir dans cet album y est bien différente. Fever Ray s’éloigne de l’électro-pop à proprement parler et se rapproche d’un électro à la fois plus épuré et très personnel.

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La musique d’un entre-deux-mondes

Dans une interview dont on peux lire le compte-rendu sur le site officiel de Fever Ray, la chanteuse décrit la démarche artistique derrière cet album comme étant à la fois tirée et inspirée de l’état de rêve éveillé; ce sentiment mêlant ivresse et épuisement, entre veille et sommeil intérieur. Écrit dans les huit mois qui ont suivi son accouchement, cet album transpose dans ses textes et dans sa musique, cet entre-deux qui chevauche inconscient et réalité : « rêver quand on est éveillé mais épuisé; beaucoup d’histoires viennent de ce monde. »

C’est cette idée forte qui se traduit par une identité sonore particulière, qu’on retrouve notamment dans un titre comme Now’s the Only Time I Know, dans lequel de longs échos résonnent contre des rythmes courts et répétés. Musicalement et vocalement, Fever Ray navigue toujours entre deux opposés, à l’image de son nom décrivant à la fois un enivrement et une force plus vive et lumineuse. Très rythmé tout en restant mélancolique comme dans I’m not done, l’album Fever Ray se balance entre l’introspection et la lumière, entre l’intérieur et l’extérieur.
 

On retrouve les sonorités aériennes et électroniques de The Knife, aux côtés de percussions traditionnelles, primitives, qui complètent cette légèreté presque froide de sons plus chauds et telluriques. Les chansons Dry and Dusty et Seven s’enchaînent ainsi et se complètent, mettant en parallèle ces différentes sonorités : le côté percussif de Seven fait suite aux sonorités très épurées de Dry and Dusty, de même qu’on retrouve ce mélange dans chacune des deux chansons, il est présent tout au long l’album, enivrant et lumineux. A la fois un battement profond et un cri poussé à pleins poumons.
 

When you work with music, you have the possibility to create magic
– Karin Dreijer Andersson

 Röyksopp et autres apparitions

Hormis son album solo et son travail avec The Knife, Karin D. Andersson a également été invité sur plusieurs titres du groupe Röyksopp. On peut ainsi entendre sa voix dans What else it there (2005, The Understanding) ainsi que dans Tricky Tricky et This must be it en 2009 dans l’album Junior. Une partie de cette collaboration avec le groupe d’éléctro norvégien s’est donc faite dans la même période que la séparation temporaire de The Knife. On peut espérer qu’un second album par Fever Ray serai l’occasion d’autres collaborations d’aussi bon goût, si un jour un second album se fait.

D’autre part Fever Ray a pu être entendue dans des séries américaines. Dans la saison 4 de Breaking Bad (épisode 3, 21:21) le titre If i Had a Heart illustre le déphasage complet du personnage de Jesse Pinkman avec le monde, alors qu’il a été contraint de tuer un homme ; un très bon choix selon moi si l’on considère une nouvelle fois le propos sous-jacent à la musique de Fever Ray.

C’est ce même titre qui fut utilisé comme musique d’ouverture des épisodes de la très bonne série Vikings. Le mélange de l’eau et du feu, de la vigueur de la guerre et du froid de la mer … le mélange du monde des hommes et de celui des dieux. Encore une fois une dualité qui rappelle les idées et les images qu’on peut trouver dans la musique et la voix de l’envoûtante Fever Ray.

 

L’ensemble de l’album est disponible sur le Soundcloud de Fever Ray

Le site de Fever Ray
Le site de The Knife

4 réponses sur “Fever Ray : une voix d’un autre monde”

  1. Cédric Charière-Fiedler dit :

    Yeaaah !
    C’est parti pour l’écoute complète !

    1. Julianoe dit :

      Alors tes impressions ? 🙂

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