Jupiter Ascending ou comment les Wachowski ont trahi leurs vrais fans

Matrix et Cloud Atlas, deux films et deux oeuvres qui m’ont fait vibrer et ont su m’emporter dans un univers mais aussi dans une réflexion. Une mise en scène et des effets spéciaux mémorables mais utilisés pour renforcer un propos avancé par les auteurs. Voilà ce que m’évoquent principalement les Wachowski. Et pourtant leur nouveau film m’a totalement déçu.

J’attendais beaucoup de Jupiter Ascending. Alors que la mode est à la science-fiction (à nouveau), j’attendais les Wachowski avec impatience car je m’attendais à recevoir une claque et à assister à un apport nouveau. Ils avaient contribué au genre cyberpunk avec brillo avec The Matrix, je n’en attendais pas moins de Jupiter Ascending.

Il m’en a pourtant coûté : le film est totalement l’inverse de ce à quoi je m’attendais et rejoins ainsi tous les films vides de sens du genre qui basent tout leur intérêt autour d’effets spéciaux dédiés à une 3D gadget. Voici en quelques points les choses que je reproche à ce film

Ciritique de Jupiter Ascending

Jupiter Ascending : le block buster SF par excellence

Le deux idiots intergalactiques

Le scénario est bien complexe pour pas grand chose, et on peut considérer toute forme de personnage comme inexistante dans ce film. Le personnage principal Jupiter Jones, une femme incarnée par Mila Kunis est simplement inutile au film et totalement insupportable. Elle passe son temps à être trimbalée à droite à gauche par les ‘hommes’ de l’histoire, n’a aucune initiative et n’a aucun impact sur l’histoire.
Le personnage qui fait office d’agent de l’action est joué par Channing Tatum dont le seul atout semble finalement se trouver dans une paire de bottes anti-gravitationnelles…qui sont simplement la clef de voûte du film. Si on lui retire ses bottes, le film n’a pas lieu. Toutes les grosses scènes sont basées sur le fait qu’il possède cet accessoire qui pour autant est présenté comme un gadget de plus, qui n’a aucune place dans l’histoire. « Ce sont juste des bottes à anti-gravité blah blah blah » Au niveau de la réalisation les bottes n’ont aucun traitement particulier et ne sont nullement mises en valeur. C’est pourtant bien le seul atout du personnage.

Une intrigue ? Laquelle ?

Au niveau de l’intrigue on a droit à quelques scènes plus que clichés où Jupiter se sent presque forcée de tomber amoureuse, encore une fois dépourvue de tout libre arbitre.
Le film est globalement chaotique et en tant que spectateur on est trimbalés de lieu en lieu, de personnages en personnages, sans aucun contexte. L’univers nous parait vaste et complet mais on nous donne simplement des éléments, balancés à la gueule, comme de la pâture à des chiens affamés. Dans le désordre et au fil de ma mémoire on peut y trouver : des dinosaures ailés qui parlent, une histoire récoltes planétaires, une base au cœur de Jupiter (parce que fuck la physique), des portails de téléportation, du voyage dans l’espace, des aliens genre petits hommes verts, des mercenaires de l’espace, des gadgets à la pelle, une histoire de flashouilleur à grande échelle pour reset la mémoire des humains, des humains de l’espace quasi-immortels, des soldats ailés loups-garous de l’espace retraités…

Pour finir : où est le fond ? Les sujets sont traités à la volée et arrivé au générique de fin on se sent frustrés, d’avoir vu un film qui disait beaucoup de choses sans avoir rien raconté. Su-per !

Ah mais il y avait des vrais acteurs en fait ?

Niveau casting, le film ne se prive pas. Au-delà du duo Channing Tatum & Mila Kunis on a même droit à un Sean Bean (spoiler alert : il ne meurt pas). Rien d’extraordinaire dans les performances de ces acteurs que de toute manière l’embroglio scénaristique ne met pas vraiment en valeur. Face à eux on trouve notamment un acteur qui m’était inconnu, Edward Redmayne, méchant si peu charismatique qu’il en devient ridicule (et qui me surprit pourtant tellement par son interprétation très forte de Stephen Hawking).

Pour finir on note que dans les 175 millions qu’on rapporté le film, une bonne partie a été injectée dans les effets spéciaux omniprésents, ayant certainement plus de valeur en 3D, que je n’ai pas vu… et j’en suis bien heureux. Je ne suis pas le seul manifestement car le film n’a rapporté que 125 millions de recettes. Au-delà de cette simple balance du budget c’est peut-être un plus grand mal qui a été fait :

Un film critique de son industrie (soit-disant)

Certains critiques ont vu en ce film une critique du monde des block-busters, des attentes même des spectateurs. Une manière de montrer le vide de certains des films de l’industrie basés sur leurs effets spéciaux, et jouant en permanence sur la sur-enchère de tous les côtés. Si en effet c’est le cas alors c’est très bien réussit, le film est un parfait exemple de ce qu’il ne faut pas faire en la matière.

Mais les Wachowski qu’on aurait presque envie de pardonner parce qu’ils sont les Wachowski ne se sont-ils pas un peu foutus de notre tête ? Faire une coquille dorée et vide à 175 millions pour critiquer les gens qui vont les voir peut sembler une bonne idée… Mais le film qui arrive au bout est juste… chiant. Et les quelques personnes qui auront été le voir ont de nouvelles raisons de ne pas aller voir les prochains films des Wacho. Les grosses productions sont peut-être vides d’intérêt beaucoup sur ce fructueux marché sont néanmoins plus intéressante en comparaison de Jupiter Ascending.

Personnellement je suis bien content de ne pas avoir été voir Jupiter Ascendingdans les salles, et je ne risque pas d’y aller voir le prochain des Wachowski. Le prochain film sera quoi, une critique de comment des réalisateurs prennent des prétextes bidons pour faire venir les fans voir leurs films ?

3 réponses sur “Jupiter Ascending ou comment les Wachowski ont trahi leurs vrais fans”

  1. Aurélien Zuchowski dit :

    Coucou l’ami 🙂

    J’ai adoré lire ton article comme souvent. Très bonne construction comme toujours, logique et bien pensé. Mais bizarrement, ce qui m’a le plus plu, c’est que tu ailles dans la direction totalement opposée à ma vision du film, et que ta lecture de l’œuvre a été pour moi trop « simpliste », comme certain ont pu l’avoir d’une œuvre comme Birdman (oui j’ose ce parallèle Birdman-Jupiter ^^ )

    Ma contre argumentation si je peux l’appeler ainsi, tient sur deux piliers qui se complètent et se supportent mutuellement : la Théorie des Auteurs et le système d’écriture des Wachowski qui est très en lien avec la Théorie du Mono-mythe ou Voyage du Héros de Joseph Campbell (coucou Cédric !)

    La théorie des auteurs, a été mise en place par les cahiers du cinéma et est considérée comme un moyen de comprendre certains films de certains auteurs par un prisme assez particulier. En effet, il faudrait regarder l’ensemble de l’œuvre d’un cinéaste pour en comprendre tous les ressorts dramatiques et narratifs, qui seraient récurrents dans ces dites œuvres. Pour moi les Wachowski font partis de cette catégorie, au même titre que Cronenberg notamment. C’est un peu comme une oeuvre meta : ils font référence à leurs oeuvres dans toutes leurs oeuvres, et pas seulement dans une seule.

    Pourquoi ? (attention je vais casser un mythe et je vais « spoiler »)

    Et bien tout simplement car ils abordent les mêmes thèmes, refont la même histoire dans TOUS leurs films réalisés (Bound, Matrix, Speed Racer, Cloud Atlas et Jupiter Ascending – liste exhaustive) ou même juste écrit (V pour Vendetta).
    On a toujours les même thèmes du dépassement de soi, du choix du héros malgrè les propositions des autres protagonistes, de l’accomplissement de soi-même (oui, même dans Jupiter Ascending), du traitement et de l’esclavage de l’humain, de l’amour, parfois et même souvent interdit, de la société de consommation, etc, etc.

    Chacun de leur film possède les mêmes thèmes. Mais aussi la même histoire.

    C’est à peu de chose près basé sur le Voyage du Héro de Joseph Campbell (recoucou Cédric !), utilisé dans diverses oeuvres filmique comme un scheme de base parfois dissimulé et parfois non. Exemples assez représentatifs : le Seigneur des Anneaux, Harry Potter, Star Wars, Le 7ème fils (ne regardez pas ce film, c’est très mauvais), District 9, Edge of Tomorrow …
    On retrouve dans ces films et dans ceux des Wachowski, des archétypes de personnages, des évènements, des objets/compétences qui ont des rôles définis et similaires dans tous ces films.

    Dans TOUS les films des Wacho on retrouve les mêmes éléments d’histoire ou même d’autres références. Je vais pas pouvoir m’attarder sur tous les éléments, mais pour avoir quelques exemples :
    – l’artefact : c’est généralement un objet dont se sert le héros, parfois une récompense (Excalibur) parfois un fardeau (l’Anneau Unique) souvent donné par le mentor du héros ; dans Jupiter, ce sont les Bottes de l’espace, dans Matrix c’est le Kung-Fu, dans Speed Racer, c’est la Mach6.
    – le son : les coups de feu dans Matrix sont les même que dans leur premier film, Bound. Pareil pour les sons d’ascenseur.
    – le « méchant » : je n’aime pas trop ce terme, mais c’est par soucis de simplicité. Dans Matrix, le « méchant », l’antagoniste de Néo, c’est la Matrice à la base, puis l’agent Smith, interprété par Hugo Weaving. Dans Cloud Atlas, on a six séquences, six histoires, six antagonistes, qui ressemblent étrangement par leur motivation à Smith, et sont tous interprétés par … Hugo Weaving ! mindblow

    Voilà comment je résume les Wacho : une histoire unique, reprise et déformée, à chaque fois, en faisant référence aux oeuvres précédentes et aux mêmes thèmes de façon récurrente. Quoi de plus meta ?

    Après cette petite mise au point, on va regarder Jupiter Ascending avec ce nouveau regard 😉

    Par soucis de simplicité je vais reprendre le fil de ton article et revoir chacun des points à ma façon.

    La 3D

    C’est une des meilleure utilisation de la 3D que j’ai vu. C’est le premier film des Wacho en 3D. Je pense que le film a en partie servi de labo d’expérimentation. Et c’est vraiment bien foutu à ce niveau. Je m’attarde pas dessus, c’est pas le plus important pour moi, mais ça rend le film vraiment explosif et impressionnant.

    Les personnages

    Une héroïne inutile et insupportable. Pourquoi un personnage ne devrait pas être insupportable ? On est habitué aux personnages super actant dans des gros blockbusters. Pourquoi pas un personnage qui subit ? Pourquoi pas un personnage qui ne sait rien faire ? (perso je me retrouve à sa place, je me fait trimballer aussi ><). Bizarrement c’est tout le contraire d’un blockbuster classique mais personne ne semble le noter. C’est très représentatif de ce qu’est une reine je trouve. Pourquoi ne pas tomber amoureux de Kayne ? C’est Channing Tatum quand même ! Et il est balèze, lui dit qu’elle est potentiellement reine … Jupiter est quand même une fille simple, qui a pour job de nettoyer des chiottes, qui a des désirs simples, mais à qui il n’arrive jamais rien. Le personnage est certes simple, un peu clichéique par moment, mais on l’est tous un peu, donc pourquoi pas un personnage à hauteur d’homme pour une fois, et pas un énième surhomme ? (première critique des blockbuster) pour moi, on assiste à une mixture entre un personnage parfait de blockbuster et un personnage non actant, qu’on ne voit pas en film généralement.

    Les bottes de l’espace. Artefact. Caractéristique du personnage, référence vidéo-ludique affirmée. Pas de film sans botte ? Pas de Neo sans Kung-Fu … Une justification plus ample sur ces bottes auraient peut être été appréciable, mais la justification que seuls certaines personnes comme Stinger ou Kayne possèdent ce genre de gadget ne me dérange pas plus que ça.

    Kayne est quand même plus complexe comme personnage que ce que tu dis. Ses bottes, son seul atout ? Il a fait parti de forces spéciales, c’est un hors caste comme l’héroïne, c’est un putain de demi-loup quand même ! (ça dégage du phéromone ces bêtes là :P) Et il est compétent, conscient de son univers, alors que Jupiter ne l’est pas. Il complète l’héroïne parfaitement.

    Intrigue

    Tu parles d’un flot d’évènements, de lieux, de personnages … On est happé par la suite d’évènement comme l’est le personnage principal. La désorientation n’est certes pas agréable, mais elle contribue à être dans l’état dans lequel se retrouve le personnage.

    L’intrigue en elle même, ce que je vais appeler la question dramatique auquel le film répond enfin, est tout simplement : est-ce que Jupiter, malgré tous les mercenaires de la famille Abrasax et tout les traîtres, va réussir à survivre et prendre possession de la Terre pour la protéger des Surhumains de l’espace.
    Ce qui est exactement la même chose que la question dramatique de Matrix : est-ce que Néo va réussir à maîtriser ses capacités d’Elu pour permettre la survie de l’espèce humaine dans le monce gouverné par les Machines. Une différence ? NON.
    Si. Une différence. Matrix a eu trois films, et Jupiter se termine comme Matrix n°1 se termine. Coïncidence ?
    Je ne vais pas revenir sur le fond. Les thèmes traités sont toujours les mêmes que dans leurs autres films. Et la tu as tout a fait raison. Tout est traité avec accumulation dans ce film. Comme un vrai blockbuster d’action, mais encore plus, beaucoup plus ! Critique des blockbuster par exagération ? J’aime à le penser, mais peut être que je me trompe, et ça seul les Wacho peuvent répondre à cette question, et je ne les ai pas encore dans mon carnet d’adresse ^^ (deuxième critique blockbuster)

    Je vais rajouter une notion ici, celle d’intensité dramatique. Cette intensité évolue au cours du film, en fonction des succès et échec du héros, des scènes d’action et de repos … et atteint son apogée au climax du film. Généralement. Ici, les changements d’intensité du film sont tels, qu’on atteint une intensité digne d’un climax dès les 20 premières minutes du film (scène de baston dans les airs avec les petits hommes gris), et on n’en redescend pas de tout le film ! C’est de la que vient l’impression que le film n’évolue pas, n’avance pas et n’est en faite qu’un gros climax de près de deux heures. Critique du sur-enchérissement de l’action, des grosses scènes de blockbuster à l’intensité énorme ? I believe so ! (troisième critique blockbuster)

    Casting

    Et oui, de vrai acteurs, Sean Bean qui ne meurt pas alors que tout le monde l’attend troll face, et même un réalisateur caché dans le décor ! Kameo de notre ami Terry Gilliam dans cette scène magistrale de l’enfer de l’administration pour récupérer un titre de reine de la Terre (c’est quand même exceptionnel comme idée XD ) pour nous offrir une autre référence meta, cette fois à un réalisateur et un film (Brazil), en plus de critiquer la société actuelle … What else j’ai envie de dire !

    Pour rester sur le casting, j’ai du mal à imaginer qu’un tel casting se soit mobilisé pour un film « nul ». Il doit y avoir quelque chose pour que tant de personnes de cette qualité puissent être réunies sur un projet de film, et pas seulement le nom des réalisateurs. Il arrive qu’en première lecture on ne voit pas le message ou le but d’une telle oeuvre, et j’ai envie de dire que c’est le cas pour la majeure partie des films et de l’art en général. La preuve en est que la plupart des implants narratifs de films sont invisibles au premier regard, et quand on re-visionne le film, nous apparaissent évidemment, car on connaît déjà le film (principe d’ironie dramatique porté au niveau du concept de film)

    Je m’étonne de te voir parler de recette pour un film des Wacho, sachant que Cloud Atlas s’est tout juste remboursé sur ses bénéfices ciné, alors que c’est un chef-d’œuvre. Le bénéfice ciné aujourd’hui ne veut plus rien dire de la qualité d’un film et je pense que tu le sais.

    Film critique

    Oui. Je le pense sincèrement. C’est un blockbuster parfait selon les canons du genre, mais poussé à son paroxysme. En revanche, il comporte tout ce que les Wacho mettent dans le film habituellement. TOUT.

    Le film est un exercice de style, de ce qu’est devenu le blockbuster, qui ne l’oublions pas, et c’est sûrement ça le plus important, est né de Matrix.

    Ce genre que nous considérons sûrement comme le genre le moins « beau » du cinéma est un monstre né des mains mêmes des frères Wachowski avec Matrix. C’est eux qui ont apporté les scènes d’actions telles que nous les connaissons aujourd’hui, c’est eux qui ont démocratisé ce qui est devenu par la suite un monstre informe de scènes d’action et de personnages trop souvent vide de sens et de cohérence. Je finirais par dire que, quoi de mieux que ce film rédemptoire des Wachowski, parlant de leur propre création monstrueuse, d’un genre acclamé à l’époque de Matrix, alors que décrié aujourd’hui.

    Wachowski = Meta = Art

    1. Julianoe dit :

      Ma réponse est tardive et ne sera pas aussi longue que ta contre-argumentation que j’ai trouvé pour le moins très bien argumentée et vraiment intéressante. J’ai presque honte de ce court article maintenant que je vois la profondeur que l’on pouvait lire à ce film. Aussi je te remercie d’avoir complété mon propos par ce commentaire si complet et d’avoir pris le temps de le construire ainsi ! 🙂

      J’avais déjà entendu parler de la théorie du Mono-Mythe mais je ne l’avais pas repéré dans cette œuvre. L’éclairage qu’elle donne au film me donne envie de le revoir au moins pour cela ! ^^
      Pour ce qui est du second pilier sur lequel tu appuies ton propos je n’avais jamais entendu parlé / lu rien sur cette théorie des Auteurs, lisant l’ensemble des créations des Wachos en une seule et même œuvre totale. Passionnant !

      Malgré tout tu l’auras peut être compris, l’essentiel de ma déception se situe non pas au niveau effets-spéciaux / rythme du film où les Wachowskis, semble-t-il ont voulu retourner notre amour du blockbuster et nous servir les extrêmes jusqu’à plus soif, mais plus au niveau de ce que nous raconte le film. C’est pourquoi je reste impatient de voir comment se déclinera leur oeuvre totale la prochaine fois et à quelle profondeur on pourra voyager dans leur histoire… car celle-ci aussi intéressante soit-elle par sa critique meta et son propos sur l’exercice de style qu’est la réalisation d’un film blockbuster dans ce genre, ne m’a pas transporté ^^

      Encore une fois je te remercie pour ta lecture attentive et ce commentaire très complet, au plaisir de te lire à nouveau, ici sur ce blog, dans les commentaires ou un article invité si le coeur t’en dit un jour, ou ailleurs. À bientôt !

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