Brink

Brink – Critique

Après un parcours chaotique, au cours duquel le jeu avait été annoncé pour 2010 et repoussé, Brink avait ensuite été annoncé de nouveau pour le printemps 2011 et de nouveau repoussé à juin 2011. Finalement quelques mois seulement avant la sortie, il est annoncé pour le 20 mai et ramené une semaine auparavant pour une sortie le 10 mai aux US et le 13 mai en Europe. Revenons sur ce jeu orienté multijoueur développé par Splash Damage et édité par Bethesda Softworks.

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Scénario

Dès le début du jeu il faudra choisir : sauver ou s’échapper de l’Ark. Un choix difficile qui semble avoir une influence directe sur la suite de l’histoire puisqu’il détermine le camp que l’on va rejoindre. La Sécurité ou la Résistance, une différence de taille… Ah mais attendez… Cela n’a en fait aucun impact sur le scénario puisque le personnage en question n’aura qu’à enfiler l’uniforme adverse pour changer d’équipe en multi joueurs ou dans la campagne. On pourra par conséquent jouer dans l’un ou l’autre camp avec un même personnage. Comme nous le verrons, le jeu donne la possibilité de créer dix personnages distincts. On peut donc déplorer que l’on ne puisse pas choisir une appartenance réelle à la Sécurité ou la Résistance.

Cela aurait pu constituer un atout de taille pour le jeu et son scénario ; et ça n’aurait pas été de trop ! En effet le jeu en solo n’apporte rien d’intéressant : on pourrait même aller jusqu’à dire qu’il n’a absolument aucun intérêt. Dire cela pourrait pas être un peu sévère ; le jeu dispose d’un background très intéressant qui n’est malheureusement pas bien exploité dans le scénario. La campagne est mal faite, nous faisant enchaîner des missions de façon décousue, en n’essayant même pas de nous introduire aux personnages que l’on va suivre pendant la campagne.

Campagne

En fait appeler ça une campagne tient presque de l’audace. La scénarisation est assez limitée malgré les cinématiques précédant chaque mission ; et les liens entre les missions restent flous voire inexistants. Les différentes missions du mode histoire sont donc des cartes du mode multi joueurs dans lesquelles on doit réaliser des objectifs face à des bots. Nos coéquipiers sont également des bots. En comptant une durée moyenne de 10 à 15 minutes par carte, on peut considérer que cette campagne n’excédera pas les trois ou quatre heures. De plus l’IA ne compensera même pas en proposant un défi intéressant ; elle est d’ailleurs parfois à la limite d’être frustrante tellement elle réagit mal. Pour donner un exemple, il n’est pas rare que les ennemis, alors que vous arrivez dans leur dos discrètement, se retournent sans raison qu’il leur aurait permis de vous repérer, et vous abattent alors que vos alliés se trouvent juste en face d’eux.

Dans chacun de ces modes de jeu, Brink autorise une fonction très intéressant. On pourra en effet, en lançant une mission de la campagne, ou du mode de défi, autoriser des joueurs à rejoindre à tout moment la partie et ainsi remplacer un bot (on pourra limiter cette fonction à la coopération autoriser des joueurs à rejoindre le camp adverse). Il faudra noter que ces parties peuvent être ouvertes à n’importe qui mais aussi limitées aux amis ou seulement aux personnes invitées.

Quel personnage pour passer à l’assaut ?

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Bien que Brink soit un FPS, il nous propose un système de personnalisation extrêmement vaste. Le personnage créé ne pourra pas être modifié dans ses traits physiques de base (sa peau, sa tête, sa voix) mais son équipement sera entièrement personnalisable. Grâce à des éléments d’équipement débloqués au fil des niveaux, on pourra rapidement créer son propre combattant de l’Ark. Cet aspect constitue un gros atout pour le jeu : le character design est vraiment particulier : les personnages ont de vrais « gueules » et le design rappelle parfois certaines bande dessinées.

En fait, dans son ensemble Brink bénéficie d’une direction artistique excellente selon moi, très agréable à regarder. Dans les décors comme pour les personnages, le style est original, coloré et extrêmement riche en détails. On pourra surtout en prendre la mesure dans la partie de l’Ark construite en containers et en vestiges de navires.

Un style graphique très original donc mais qui ne plaira pas forcément à tout le monde.

Un jeu mal optimisé

On peut en outre regretter que les performances graphiques ne nous permettent pas d’en profiter au maximum. Là se trouve un des principaux points noirs du jeu et non des moindres. Le jeu n’est pas moche. Mais il est extrêmement mal optimisé pour la version xbox 360. En premier lieu on remarque le temps d’affichage des textures. Une bouillie infâme remplacera souvent certains éléments du décor pendant quelques secondes avant de laisser la place aux textures. Une lacune inacceptable ! Surtout quand on sait que le jeu a vu sa date de sortie avancée ! Malgré les différentes mises à jour apportées rien n’y a fait , le jeu a toujours autant de mal aujourd’hui avec les textures et c’est bien dommage.

De plus ce n’est pas le seul problème d’ordre technique dont le jeu soit affecté : dans certaines parties accueillant beaucoup de joueurs le lag est tel qu’il devient impossible de jouer. Des mises à jour ont été effectuées et l’on espère que le problème sera résolu.

Évidemment je suis jusque là très sévère et ai beaucoup parlé des défauts que recèle Brink, le jeu était tellement attendu qu’il n’en est que plus décevant de lui trouver des défauts comme ceux que j’ai détaillé.

Brink

Le système de jeu

Mais pour terminer sur l’un des principaux atouts de Brink il faut maintenant que j’aborde le mode multijoueur. Comme je l’ai dit auparavant, l’ensemble du jeu est jouable en multijoueur : les campagnes peuvent être ouvertes aux joueurs de façon privée ou publique, le mode défi peut se jouer en coopération (de deux à quatre joueurs) et on peut créer des parties privées configurables. On pourra bien sûr rejoindre n’importe quel type de partie à tout moment.

Le jeu repose sur un système d’objectifs principaux et secondaires à compléter respectivement pour faire avancer son équipe vers la victoire (attaque) ou empêcher l’équipe adverse de remplir les siens (défense), et apporter des avantages stratégiques et tactiques. Ainsi selon la classe que l’on décide de jouer (soldat, médecin, Ingénieur, Agent), les objectifs qui nous sont confiés varient. Fabriquer / détruire des barricades, ouvrir des accès verrouillés, construire des nids de mitrailleuse, etc …

Certaines maps telles que Container City proposent un très large panel d’objectifs différents, enrichis par une géographie alambiquée permettant des parties très variées. Ce système donne au mode multijoueur un énorme potentiel : avec une bonne maîtrise du jeu en équipe et une connaissance des maps, les affrontements peuvent rapidement se retourner en faveur de l’une ou l’autre équipe. Très malheureusement toutes les cartes ne sont pas aussi intéressantes et certaines contraignent les joueurs à s’affronter dans un espace exiguë sans autre possibilité pour faire avancer la bataille. Le jeu durant ces phases est typique d’un FPS tout ce qu’il y a de plus classique et ne présente que peu d’intérêt.

Malgré tout le SMART (Smooth Movement Accross Random Terrain) apporte de la fraîcheur au jeu et amène les joueurs à explorer les maps de fond en comble pour y trouver des passages où leurs acrobaties pourraient leur donner un avantage. Assez difficile à maîtriser, le S.M.A.R.T System peut néanmoins donner un avantage indéniable.

Conclusion

A ceux qui veulent juste un FPS qui en met plein la vue dans un style je dirais de passer votre chemin, il y a mieux ailleurs, on va pas se le cacher. Malgré toutes les annonces par lesquelles il avait fait parlé de lui et l’attente qu’il avait suscité, Brink reste une très grosse déception. Pour ceux qui recherchent du jeu d’équipe coopératif, et qui veulent pouvoir jouer avec leurs amis autour d’un gameplay original, il y a tout de même de quoi passer de bons moments.

La meilleure chose est de l’essayer !

Merci à Kowha

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